Le PS relance la proposition d’organiser un Achat groupé d’énergie par la commune

Interpellation concernant l’achat groupé d’énergie au Conseil communal du 27 novembre 2014

A l’attention du Collège des Bourgmestres et Echevins

Bruxelles, le 21 novembre 2014

Monsieur le Bourgmestre,

Madame et Messieurs les Echevins,

 

Ce Conseil a déjà eu à entendre notre suggestion relative à l’achat groupé d’énergie. Vous le savez, ce l’achat groupé consiste, pour les acheteurs, à se rassembler en un nombre significatif de clients potentiels et de négocier, avec la force du nombre, un meilleur tarif auprès des fournisseurs d’énergie. Il s’adresse aux particuliers, aux indépendants, aux professions libérales et aux petits commerçants.

Cette pratique est doublement positive : elle permet, d’une part, aux consommateurs de réduire leur facture énergétique et, d’autre part, au fournisseur ayant offert la meilleure remise de s’attacher un grand nombre de nouveaux clients en une seule opération.

Il s’agit là d’une réponse particulièrement efficace face à la hausse régulière des prix de l’énergie. Nous le savons, malgré la libéralisation du secteur de l’énergie, la baisse des prix espérée n’a pas été significative : pour les ménages, la mise en concurrence des fournisseurs est restée dans une grande mesure théorique. Ce constat invite d’ailleurs à remettre en cause le modèle de la libre concurrence en la matière, mais ce n’est pas là l’objet de mon intervention.

Mon but est d’attirer à nouveau l’attention sur une pratique citoyenne et éthique, dont les premiers développements à la Ville de Bruxelles sont extrêmement encourageants.

Ma question est simple : la Commune de Berchem-Sainte-Agathe a-t-elle pris des mesures pour encourager de tels achats sur son territoire ? si oui, quelles en ont été les résultats ?

Dans l’attente des réponses à ces questions je vous prie de recevoir, Monsieur le Bourgmestre, Madame et Messieurs les Echevins, l’assurance de mes salutations distinguées.

 

Yonnec Polet,

Conseiller communal

 

 

 

 

 

 

 

 

Yonnec Polet

Conseiller communal

Le PS demande un plan d’action pour lutter contre l’homophobie à Berchem-Sainte-Agathe

 

Interpellation concernant la lutte contre l’homophobie au Conseil communal du 27 novembre 2014

A l’attention du Collège des Bourgmestres et Echevins

 

Bruxelles, le 21 novembre 2014

Monsieur le Bourgmestre,

Madame et Messieurs les Echevins,

L’homophobie heurte de plein fouet les principes d’égalité fondateurs de notre démocratie. Ces dernières années, d’importants efforts ont été déployés pour lutter contre ce phénomène tant au niveau international qu’au travers des politiques européennes et nationales.

Au niveau international

  • Chaque année depuis 2005 est célébrée la journée internationale de lutte contre l’homophobie.
  • En 2008, lors de la 63e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, soixante-six pays, dont la Belgique, ont adopté une déclaration relative aux droits fondamentaux en en matière d’orientation sexuelle et d’identité de genre. Cette déclaration appelle en même temps à la dépénalisation de l’homosexualité.

Au niveau européen

Outre l’importante Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, je citerai trois actes particulièrement importants dans ce contexte :

  • La Directive 2000/78/CE, du 27 novembre 2000, portant création d’un cadre général en faveur de l’égalité de traitement en matière d’emploi et de travail.
  • la recommandation CM/Rec(2010)5 du Comité des ministres du Conseil de l’Europe aux États membres sur des mesures visant à combattre la discrimination fondée sur l’orientation sexuelle ou le genre.
  • les lignes directrices visant à promouvoir et garantir le respect de tous les droits fondamentaux des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées (LGBTI) adoptées par le Conseil de l’Union européenne lors de sa réunion du 24 juin 2013.

Au niveau belge et régional

  • La Loi du 10 mai 2007 tendant à lutter contre certaines formes de discrimination transpose en droit belge la directive 2000/78/CE.
  • Pour ce qui concerne la fonction publique régionale à Bruxelles, mentionnons l’ordonnance du 4 septembre 2008 visant à promouvoir la diversité et à lutter contre la discrimination.

Ces textes et dispositions importantes doivent cependant connaître une mise en œuvre pratique. Les communes, le niveau de pouvoir le plus proche des citoyens, doivent montrer l’exemple et s’efforcer à faire des droits garantis à tous nos citoyens une réalité vécue au quotidien. C’est pourquoi, dès 2008, l’Institut pour l’Égalité des Femmes et des Hommes publiait un manuel, Le réflexe Égalité, relatif au meanstreaming de l’égalité des chances dans la vie locale.

Pourriez-vous m’informer de l’implémentation des principes véhiculés par les textes juridiques de références et les actions concrètes que mène votre administration dans ce domaine ?

Dans l’attente d’une réponse à cette question, je vous prie de recevoir, Monsieur le Bourgmestre, Madame et Messieurs les Echevins, l’assurance de ma considération distinguée.

Yonnec Polet,

Conseiller communal

 

Le PS fait adopter une motion contre le TTIP !

 Motion proposée par le PS et ECOLO lors du Conseil communal du 27 novembre 2014

A l’attention du Collège des Bourgmestres et Echevins

 

Bruxelles, le 20 novembre 2014

Monsieur le Bourgmestre,

Madame et Messieurs les Echevins,

 

Le 14 juin 2013, les 27 gouvernements de l’Union européenne, dont la Belgique, ont entériné le mandat donné à la Commission européenne pour négocier un accord de libre-échange avec les États-Unis. Selon la Commission européenne, le TTIP est conçu pour stimuler la croissance et créer des emplois.

Ce mandat vise à créer un vaste marché transatlantique libéralisé en supprimant un maximum d’obstacles au commerce et en « harmonisant » les législations en vigueur des deux côtés de l’Atlantique et ce pour faciliter l’achat et la vente de biens et de services entre l’Union Européenne et les Etats-Unis.

A ce jour, plusieurs cycles de négociations se sont déjà tenus ; l’objectif affiché de la Commission européenne étant de conclure au cours de l’année 2015.

Avec cet accord notamment via l’objectif poursuivi consistant à l’élimination des barrières non-tarifaires, les normes sociales, sanitaires et environnementales, culturelles, de service public, de protection des consommateurs et des entreprises, propres à l’Europe, à un Etat, une Région ou à une Commune, seraient interdites si elles sont jugées « déraisonnables, arbitraires ou discriminatoires ». Ces acquis communautaires, nationaux, régionaux ou communaux risquent de voler en éclat : par exemple l’interdiction des cultures OGM en plein air, pourrait être remise en question, les investissements en faveur d’une transition vers les énergies renouvelables deviendraient illégaux, les services publics seraient ouverts à la concurrence américaine (écoles, logement sociaux, hôpitaux, traitement de déchets …).

Si un tel accord était signé, les multinationales auraient la possibilité d’attaquer les États auprès d’un Tribunal arbitral – composé de juristes non élus – lorsqu’elles considèrent que leurs profits sont menacés ou revus à la baisse. Cela se traduirait par des sanctions commerciales pour le pays contrevenant, ou par une réparation pouvant représenter plusieurs millions d’euros. En réalité, cet accord serait un moyen pour les multinationales d’éliminer toute décision publique qu’elles considèreraient comme entraves à l’expansion de leurs parts de marché.

L’Article 27 du projet de Traité Transatlantique prévoit que « l’Accord sera obligatoire pour toutes les institutions ayant un pouvoir de régulation et les autres autorités compétentes des deux parties ».

Ceci implique que les Communes seront concernées et directement impactées. Si ce Traité était signé, la commune de Berchem-Sainte-Agathe pourrait devoir renoncer à : imposer des objectifs en matière d’alimentation de qualité et issue de circuits courts dans les restaurants scolaires, sa décision d’abandonner les pesticides dans l’entretien des espaces verts, à subsidier l’enseignement communal ou des évènements culturels locaux … Ces biens et services seraient en effet privatisables et toute norme publique locale à leur propos serait considérée comme « obstacle non tarifaire » à la concurrence, soumis à sanction. Toute politique communale pourrait être accusée d’entrave à la liberté de commerce.

 

Je propose donc la mise au vote d’une Motion concernant le projet de Partenariat transatlantique sur le Commerce et l’Investissement entre l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique (TTIP) et ses conséquences sur les entités locales.

En vous remerciant pour l’attention portée à la présente, je vous prie de recevoir, Monsieur le Bourgmestre, Mesdames et Messieurs les Echevins, l’assurance de mes salutations distinguées.

 

 

Yonnec Polet

Conseiller communal

Drève des Maricolles, 12

1082 Bruxelles

 

La motion

Vu le mandat relatif à la conclusion avec les États-Unis d’un accord appelé «Partenariat transatlantique de commerce et d’investissement», donné par les ministres européens des affaires étrangères et du commerce dans le Conseil affaires générales du 14 juin 2013;

Constatant le manque de transparence quant à ce mandat et considérant les possibles conséquences inquiétantes – notamment en termes de concurrence, de normes sociales, environnementales, économiques, sanitaires, agricoles, de propriété intellectuelle, d’exception culturelle ;

Considérant l’importance de préserver le niveau de protection des normes sociales, sanitaires et environnementale en vigueur au sein de l’UE et d’assurer leur respect par les entreprises européennes et étrangères opérant sur le marché unique européen ;

Considérant que les accords de libre-échange ne doivent pas se révéler comme des outils utilisés par certains pour assouplir, voire abroger, les législations européennes, nationales, régionales ou communales ;

Considérant que le mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et Etats actuellement défendu par les négociateurs de l’accord, créerait une cour arbitrale composée d’experts non élus, devant laquelle les Communes, livrées aux avocats d’affaires, pourraient être directement attaquées par une firme privée. Ce qui signifie que toute espèce de norme – sociale, sanitaire, alimentaire, environnementale ou technique adoptée par un Etat, une Région, une commune, dès lors qu’elle contrarie une firme privée, pourrait être attaquée devant un mécanisme d’arbitrage privé ;

Considérant qu’un tel montage juridique limiterait la capacité des autorités publiques de maintenir des services publics (éducation, santé…), de protéger les droits sociaux, de garantir la protection sociale, de maintenir des activités associatives, sociales, culturelles préservées du marché (menaçant par-là la diversité culturelle et linguistique) ;

Le Conseil Communal de Berchem-Sainte-Agathe,

Affirme ses craintes quant aux négociations telles qu’actuellement menées dans le cadre du TTIP qui constituent une menace grave pour nos démocraties communales, notamment en matière économique, sociale, sanitaire, environnementale, culturelle ;

Refuse toute tentative de dérégulation de nos normes et toute tentative d’affaiblir le cadre communal, régional, national ou européen notamment en matière sociale, de santé, d’environnement, des travailleurs, des consommateurs et des entreprises ;

Demande aux autorités belges compétentes et concernées d’exiger que les négociations concernant le projet de Partenariat transatlantique sur le Commerce et l’Investissement entre l’Union européenne et les Etats-Unis d’Amérique visent absolument une harmonisation vers le haut, c’est à dire, intégrant les normes les plus élevées, que cela concerne les droits sociaux et à la santé, les droits humains, les dispositifs de protection de l’environnement ou encore la protection des travailleurs et des consommateurs ;

Demande aux autorités belges compétentes que les services publics et d’intérêt général soient absolument préservés du projet de traité ;

Marque sa ferme opposition à toute clause de règlement des différends entre les investisseurs et les autorités publiques ;

Demande aux autorités belges compétentes qu’un large débat sur l’ensemble des accords de libre-échange impliquant la participation de tous les niveaux de pouvoir mais aussi les organisations syndicales et associatives, les organisations socio-professionnelles et les citoyens soit organisé ;

Demande aux autorités belges compétentes de faire pression au niveau européen afin que les négociations sur ce projet de partenariat se fassent dans la plus grande transparence à l’égard des consommateurs et des citoyens.